L’évacuation des grands studios de cinéma soviétiques en Asie centrale pendant la Seconde Guerre mondiale par Valérie Pozner, le jeudi 26 janvier 2017

Conférence par Valérie Pozner, directrice de recherche au CNRS en Histoire du cinéma Russe, "L’évacuation des grands studios de cinéma soviétiques en Asie centrale pendant la Seconde Guerre mondiale" :

En raison de l’avancée allemande fulgurante, la majorité des studios de cinéma soviétiques furent évacués à partir de septembre 1941 et ne revinrent qu’à partir de 1944. A posteriori cette expérience fut considérée par la plupart des protagonistes comme une parenthèse très favorable, dont l’héritage - en termes de films - reste glorieux (que l’on songe ne serait-ce qu’à Ivan le Terrible, filmé pour l’essentiel au Kazakhstan). La nouvelle documentation réunie dans le cadre du projet collectif CINESOV permet d’analyser en détail les effets et les conséquences de ce déplacement en temps de guerre. On examinera successivement les aspects institutionnels et particulièrement les prérogatives respectives attribuées aux studios, aux autorités locales et centrales et la façon dont s’établirent les rapports entre centre et périphérie ; les aspects industriels, en éclairant les effets de ce redéploiement sur les procédures de production, les normes et les techniques, puis en présentant le sort des studios locaux à la fin de la guerre ; enfin on examinera comment ce double défi de produire des films en temps de guerre et de former de nouveaux professionnels localement fut relevé par les cinéastes en évacuation. Le cas présenté sera celui d’Alma-Ata où furent évacués Mosfilm et Lenfilm.


Cette soirée est la première de l'Hiver Russe 2017 "Précipitons le temps où nous deviendrons tous des oiseaux" de janvier à mars 2017 :

Les corneilles, il y a 70 ans, encore nomades et presque absentes de nos villes, étaient jusqu’alors séparées entre les noires à l’ouest de l’Europe et les mantelées à l’est. Avant, car ces oiseaux désormais urbains nous ont pris de vitesse. Et l’on rencontre désormais, le long de leur frontière invisible qui ignore les états, des hybrides mi-noirs, mi-mantelés en prise eux aussi avec le phénomène métropolitain : un même peuple né d’un art : celui de la rencontre.

Pour la deuxième fois, pendant 3 mois, nous vous proposons, au delà des frontières et des états de voir et entendre l’autre ville Russe à travers ses arts : cinématographiques et actionnistes pour précipiter le temps où nous deviendrons tous des oiseaux.

Voir et entendre avec Valérie Pozner, la migration de la production cinématographique soviétique vers l'Asie Centrale pendant la Seconde Guerre mondiale.

Voir et entendre à travers les films russes de fiction ce que fut l’expérience du logement communautaire au lendemain de la révolution d’octobre. Avec Liudmila Piskareva.

Voir et entendre avec l’artiste Pavel Mitenko ce que fut le mouvement d’art actionniste au lendemain de la chute de l’URSS jusqu’à ses dernières manifestations portées entre autres, dans l’espace public, par les groupes Voïna ou Pussy Riot.

Voir et entendre enfin l’autre Moscou à travers nos derniers films réalisés en Russie.

En savoir plus sur cet hiver franco-russe d'Echelle Inconnue ICI